lundi 19 décembre 2016

Jordanie

L'été dernier, je n'ai pas fait de grand voyage pour des raisons de santé familiale. Pour compenser, en novembre, nous sommes allés prendre le soleil quelques jours dans un pays qui abrite une des sept merveilles du monde, à 2600 km au sud de Moscou, à Pétra. Ce n'est pas si incohérent de parler de soleil l'hiver à Moscou car les destinations chaudes, de la Turquie à l'Asie en passant par l'Egypte, sont très prisées ici pendant la période froide. Je n'ai jamais autant entendu parler de soleil depuis que je suis en Russie !
Nous n'étions tout de même pas trop loin d'une base russe car la Jordanie a une frontière avec la Syrie. Mais sans cet attentat dimanche dernier sur le site touristique de Karak, je ne sais pas si je vous en aurai parlé. Ou je vous aurais dit que le pays est sûr, très sécurisé, que les gens y sont très accueillants, ce qui est vrai d'ailleurs. Pour la sécurité, plus aucun lieu ne l'est vraiment. Heureusement, ils restent les statistiques pour nous rassurer.


Nous n'avons pas vu de barbus ni senti une pression religieuse quelconque. Bien sûr, il était fortement recommandé aux filles de ne pas porter de jupes très courtes, l'attribut typique des Hollandaises selon notre chauffeur, ces filles qui "ne respectent vraiment pas la culture locale". J'ai aperçu quelques femmes entièrement voilées, portant le nikab, qui se déplaçaient littéralement comme des ombres. Le plus atypique à été d'en croiser ainsi vêtues, à Pétra, sur le site touristique. Elles étaient là, tout à fait à l'aise, faisant presque oublier leur tenue intégrale noire, sous le soleil. Leurs maris, Saoudiens, étaient quelques pas devant, tout de blanc vêtus, avec la coiffe traditionnelle. Ça avait le mérite de nous rappeler dans quelle partie du monde nous étions. Mais je ne me suis pas planté devant eux pour les photographier.

Ce pays est si petit, qu'en quatre jours, nous avons eu le temps d'aller passer une nuit dans le désert de Wadi Rum et de nous arrêter nous baigner dans la mer morte. Israël est juste sur l'autre rive, à une dizaine de kilomètres. Et alors en Jordanie, il y a un grand nombre de sites liés aux origines du judaïsme et du christianisme. Les habitants musulmans en savent souvent bien plus que moi sur cette partie de l'histoire, le tourisme restant une source de revenus non négligeable. On a pu voir la plus vieille représentation cartographique de la terre sainte - en mosaïque -,  le mont Nébo où Moïse aurait trouvé la mort, le fort de Shobak de l'époque des croisades et des royaumes francs, la femme de Loth transformée en sel (au bord de la mer morte évidemment). Ce séjour a été très dépaysant et très agréable.
A quelques pas de Bethléem, je ne résiste pas au plaisir de vous souhaiter un Joyeux Noël ! 


dimanche 11 décembre 2016

Cours d'immeubles en hiver

Cette année, la neige était là si tôt, que nous avons pu skier en novembre, sur les feuilles mortes qui tombaient encore. Quelques-uns ont déjà aussi enfilé les patins à glace, les grandes patinoires d'hiver installées dans les parcs sont ouvertes.
Et certains jours le temps est très froid et lumineux, d'autres jours il est moins froid et plus gris. Toutes les lumières multicolores de la villes sont mises en valeur par le tapis blanc de neige. Et la nuit, quand on s'enfonce dans les cours des immeubles, à l'abri des intrépides automobilistes et de leurs bruyantes machina (la voiture en russe : машина), on est dans une autre ville, un autre Moscou, tout à fait invisible aux touristes. Les immeubles sont souvent assez longs et s'assemblent pour former des cours intérieures. Ces cours ne sont pas privées et sont très utilisées par les piétons comme raccourci car elles sont très souvent ouvertes de 2 côtés. Encore aujourd'hui, après plus de trois ans à vivre dans cette ville - sans en être lassé -, pour aller aux endroits habituels, je suis mes pieds plus que je ne les guide, sans me poser de question. Mais, stop ! Trois personnes qui ne sont pas ensemble, viennent de sortir de cette cour et continuent à marcher tête baissée, les unes derrières les autres. C'est un passage. J'y vais. La plupart du temps, une large grille empêche les voitures de rentrer et une plus étroite est réservée aux piétons. Si elle n'est pas ouverte, il suffit de la pousser. Rares sont celles qui sont verrouillées et dont l'usage est réservé aux seuls habitants.
Pour contrôler l'accès des voitures dans les cours qui desservent des bureaux, il y a parfois un gardien. Les piétons ne sont pas contrôlés mais l'uniforme jouant son rôle dissuasif, il y a de nombreuses cours où je n'ai pas osé m'aventurer avant de longs mois. On peut trouver dans une cour, un café ou un artisan qui répare ceci ou cela - et parfois les deux - (les magasins de "rimonte", ремонт en russe). Il peut bien sûr n'y avoir que des habitations, des bureaux sans intérêts pour le passant. Mais s'il y a un restaurant, vous n'êtes pas sûr de le voir. Même si vous êtes russe. Et si vous savez qu'il y est, que vous l'avez lu dans un guide touristique car en plus ce restaurant est connu, vous n'êtes pas sûr non plus de le trouver. Moi qui suis très cartésien, je reste très sceptique quand j'entends ce genre de chose. Donc c'était intéressant que cette histoire me soit justement arrivée. Je voulais y emmener des amis et comme j'étais passé au moins cinquante fois à cet endroit, je me disais naïvement qu'il suffirait de faire le tour de la cour calmement, plusieurs fois si nécessaire, et que je trouverais forcément une porte avec le nom du restaurant, ou simplement le mot restaurant (ресторан). Que nenni. J'ai dû allé voir 2 commerçants (un en sous-sol, l'autre au rez-de-chaussée) pour que le second me conduise lui-même devant la porte. Je n'étais pas très fier. La porte était sombre, dans un renfoncement, dans l'ombre. Aucune inscription sur la porte. Le nom du restaurant était dessiné sur un mur perpendiculaire que l'on ne voyait que quand on allait jusqu'à la porte. Bien sûr le restaurant n'a pas de fenêtre, il est en sous-sol, comme la plupart des boutiques dans les cours. Ce sont souvent des demi-sous-sol donc il peut y avoir des fenêtres basses mais qui ne laissent rien paraître de l'extérieur. Ces mystères associés à cette lumière colorée et mystérieuse ont un coté tarkovskien, non ?



jeudi 1 décembre 2016

La saison 3 publiée

Remise de 20% avec le code MAGIC20 jusqu’au 27 décembre 2016 !
Edition chez Blurb de "Départ pour Moscou, journal saison 3" (2015-2016), format paysage de 25×20 cm, 110 pages dont les 2/3 de photos.
Près de 70 photographies sont imprimées pleine page dont 40 regroupées à la fin de l’ouvrage.



Pour feuilleter le livre ou le commander :
 http://www.blurb.fr/b/7550125-d-part-pour-moscou-saison-3

Sans oublier les deux saisons précédentes, parues chez Blurb également :


Tous les articles ont été relus, corrigés et modifiés si nécessaire, pour faciliter leur compréhension hors du contexte du blog. Toutes les photos publiées dans ces livres sont celles de l'auteur.