samedi 30 novembre 2019

Odysées Russes

Mieux vaut tard que jamais ! 
Ce blog se doit d'être aussi la mémoire des évènements liés à l'aventure première, initiale, créatrice, initiatique, originelle, de ma vie en Russie de 2013 à 2017.
En mai-juin 2019, il y a près de 6 mois déjà - mais 6 mois, c'est un délai de référence puisque c'est un des plus beaux magazines de photo -, la bibliothèque de Paris André Malraux, nous accueillait pour une grande exposition. Nous, ce sont mon ami Olivier Marchesi et moi-même, Christophe Gibourg.
Et cette exposition, c'était "Odyssées russes"
Avec deux grandes séries d'Olivier et 44 de mes photographies, issues de Russie et du Kirghizstan. Mes photos avaient pour la plupart été déjà exposées à Moscou, à l'Institut Français et avec Moskoop - coopérative d'artistes russes et français proches de la Russie -, ou à la librairie du Globe à Paris, mais n'avaient jamais été réunies en un seul lieu, dans le même temps.
Dix-sept de ces photographies sont encadrées avec un cadre aluminium recouvert d'une couche de bois véritable (érable), encadrement réalisé par l'atelier l'Oeil Vert. Et, miracle, elles sont toutes à vendre !


L'affiche est une mosaïque de photographies des 2 auteurs, assemblées par Olivier Marchesi.

vendredi 1 février 2019

Rencontre avec Eric Boulatov

En 2014 je découvrais le travail d'Eric Boulatov dans une grande exposition à Moscou et écrivais un article dans ce même blog sur cette rencontre. Aujourd'hui en France, une amie très proche des artistes moscovites Oleg et Olga Tatarintsev, me convie à leur première exposition française à la Galerie Nomade d'Alexandra de Viveiros. On se croirait à Moscou, tellement il y a de visiteurs russophones. Le travail présenté est pourtant international. Les mots, en partie ou totalement, sont recouverts. De la peinture sur de la peinture avec parfois de légères nuances de teintes pour laisser deviner les lettres cachées. Sur les différentes toiles, tous les mots sont en anglais. Leur travail est très mur et est inspiré de lettres de prisonniers russes passés entre les mains de la censure. Les lettres ne sont pas détruites mais les phrases, les mots, les parties de texte qui déplaisent aux autorités, sont recouverts, gribouillés, masqués afin d'être rendus illisibles. Et les courriers sont distribués ainsi falsifiés empêchant de prendre connaissance d'informations mais aussi en affichant clairement l’œil du pouvoir à qui rien n'échappe. Ces peintures sont véritablement conceptuelles et il m'a fallu plusieurs heures pour m'en approcher et pour apprécier le graphisme et le travail de peinture. J'ai donc pensé à cette exposition de 2014 de Boulatov. 
Quelques instants plus tard, mon regard se pose sur un couple qui pénètre dans la galerie. L'homme est un peu vouté, la barbe bien blanche, le visage marqué par le temps. C'est fou comme il ressemble à Boulatov. Il s'entretient avec Olga et Oleg et comme ils se rapprochent de moi, je demande à Oleg qui est ce monsieur. C'est Эрик Булатов. Eric Boulatov. Non ? Incroyable. Je profite de l'occasion pour le saluer. очень приятно. Il ne parle pas français mais sa femme parfaitement.  Waouh. Il en faut peu pour être heureux.
Merci à Oleg et à ses amis pour les photographies publiées sur sa page Facebook que je me suis permis de réutiliser.