vendredi 1 février 2019

Rencontre avec Eric Boulatov

En 2014 je découvrais le travail d'Eric Boulatov dans une grande exposition à Moscou et écrivais un article dans ce même blog sur cette rencontre. Aujourd'hui en France, une amie très proche des artistes moscovites Oleg et Olga Tatarintsev, me convie à leur première exposition française à la Galerie Nomade d'Alexandra de Viveiros. On se croirait à Moscou, tellement il y a de visiteurs russophones. Le travail présenté est pourtant international. Les mots, en partie ou totalement, sont recouverts. De la peinture sur de la peinture avec parfois de légères nuances de teintes pour laisser deviner les lettres cachées. Sur les différentes toiles, tous les mots sont en anglais. Leur travail est très mur et est inspiré de lettres de prisonniers russes passés entre les mains de la censure. Les lettres ne sont pas détruites mais les phrases, les mots, les parties de texte qui déplaisent aux autorités, sont recouverts, gribouillés, masqués afin d'être rendus illisibles. Et les courriers sont distribués ainsi falsifiés empêchant de prendre connaissance d'informations mais aussi en affichant clairement l’œil du pouvoir à qui rien n'échappe. Ces peintures sont véritablement conceptuelles et il m'a fallu plusieurs heures pour m'en approcher et pour apprécier le graphisme et le travail de peinture. J'ai donc pensé à cette exposition de 2014 de Boulatov. 
Quelques instants plus tard, mon regard se pose sur un couple qui pénètre dans la galerie. L'homme est un peu vouté, la barbe bien blanche, le visage marqué par le temps. C'est fou comme il ressemble à Boulatov. Il s'entretient avec Olga et Oleg et comme ils se rapprochent de moi, je demande à Oleg qui est ce monsieur. C'est Эрик Булатов. Eric Boulatov. Non ? Incroyable. Je profite de l'occasion pour le saluer. очень приятно. Il ne parle pas français mais sa femme parfaitement.  Waouh. Il en faut peu pour être heureux.
Merci à Oleg et à ses amis pour les photographies publiées sur sa page Facebook que je me suis permis de réutiliser.

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