Mardi
Ça doit être beau le levé de soleil sur le lac mais à 7h du matin, j'arrive après la bataille !

Après l'effort, petit dej de tsar : cacha de millet, crêpes, gateaux secs, pain, beignets, œufs sur le plat, thé noir, thé aux herbes, café, confitures maison, beurre, lait concentré sucré.
Nouveau chauffeur, nouveau véhicule. Un jeune cosaque avec une jeune barbe, torse nu, pantalon de camouflage, toque cosaque en astracan. Son petit bus 4x4 russe est gris, a un châssis très haut, est équipé d'un treuil à l'avant et de 9 places à l'intérieur. Paérali !
Journée de pistes. On rejoint le village de Sergueï, le chauffeur de la veille. Une chapelle surplombe les maisons. L'office se termine ; une mamie, assise derrière un adolescent, redescend chez elle sur un quad, à vive allure, dans un nuage de poussière.
Le village est rudimentaire. Deux rues de terre, aucun commerce, quelques parcelles vides entre les habitations où l'on voit quelques chèvres, vaches ou bottes de foin. Il n'y a que des maisons en bois. Les prés sont juste derrière, la forêt est un peu plus loin. Devant, coté rue, les maisons sont souvent en retrait et des palissades de bois garantissent l'intimité tout en délimitant la propriété.

Le tour du lac est assez montagneux. Nous nous arrêtons faire une petite ascension. La côte est très découpée, les massifs au nord sont arrondis et pelés, désertiques au premier regard ; c'est la steppe. L'eau est claire et sa teinte varie du bleu au gris en passant par le vert. Des nuages lâchent quelques goutes, la lumière change. Au loin, l'on devine l'autre rivage du lac perdu dans une sorte de coton bleuté.
Nous grimpons dans les cailloux ; la pente est raide. Une surprise nous attend au sommet : de l'autre coté de la montagne gravie, s'offre à nous une vue panoramique sur un delta verdoyant qui alimente le lac Baïkal. Avant de se répandre et de se couvrir de mousses faute de déclivité, se frayant un passage entre les massifs montagneux arides, la rivière Anga serpente en dessinant de grandes courbes dans un paysage verdoyant laissant au spectateur l'illusion de survoler le fleuve Amazone. Et sur notre droite, le lac s'étend à l'infini.
Nous redescendons dans les cailloux et nous nous arrêtons à mi-pente devant un amoncellement de grandes pierres formant un muret sur des dizaines de mètres de longueur. Il s'agit des ruines d'un rempart des Kourikanes datant du 6 ème siècle. C'est aussi un lieu de culte des Chamans.
Nous reprenons la route jusqu'à l'embarcadère où nous prenons le bac pour l'île d'Olkhone sans notre véhicule cette fois. Adieu Cosaque !

C'est drôle, cosaque s'écrit casaque en russe et le cyrillique est compréhensible pour les non initiés : kazak (en majuscule le z se serait transformé en 3). Autrefois manteau d'homme, la casaque habillait les cosaques qui étaient des cavaliers et des combattants. Aujourd'hui elle habille les jockeys. Mais les kasakhs sont les habitants du kasakstan, voisin de la Russie, de l'Ouzbékistan et de la Mongolie voisine du Baïkal. Troublante coïncidence. Mais les Russes ne les confondent pas, ces derniers sont appelés kasarh (казах).
Quand on a lu les chevauchées de ces guerriers dans les nouvelles de Gogol, on est intéressé de découvrir ce qu'ils sont devenus en écoutant le Grand Reportage de Muriel Pomponne sur les cosaques en différé sur le site de RFI.
Sur l'autre rive, c'est Igor qui nous accueille et nous conduit jusqu'à Khoujir (prononcer Rougir) pour les 3 jours que nous avons à passer chez lui. Il est mince et musclé, footballka (t-shirt) sans manche, rasé de près, a aussi le même type de minibus tous-terrains incassable et confortable. On découvrira le lendemain que ces machinas ont la vie dure et peuvent grimper aux arbres.
Si vous n'avez pas remarqué, je vous le dis ; premièrement, vous n'êtes pas observateur et deuxièmement j'ai ajouté un lien sur le blog vers une nouvelle série de photos qui s'appelle, je vous le donne en mille, "Le lac Baïkal".
A suivre.
A suivre.
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