vendredi 29 avril 2016

Rêve et photographie

Les visions évoquées dans l'article précédent (On the rocks) ont commencées à prendre forme :
Etoile rouge


Transparences baïkalo-polynésiennes 1
Transparences baïkalo-polynésiennes 2

Toile d'araignée
Poule (glace et encre de Chine)
Bon maintenant je vous laisse, je dois faire ma valise. En route pour une nouvelle aventure... au Kirghizstan !

lundi 11 avril 2016

On the rocks

Le soir arrive, rentrons au chaud ! On nous attend, bania et repas. Ensuite on va boire un verre - n'oublions pas notre superbe bouteille - chez nos voisins Isabelle et Marc. J'ai le plan annoté par Irina, c'est juste derrière notre gite. Si on pouvait faire un trou dans le mur, on n'aurait pas besoin de sortir. J'avais bien enregistré cette image du raccourci. On ne pense alors même pas à prendre une lampe, s'habiller chaudement. A quoi bon, on en a pour quelques minutes. C'était sans compter sur l'erreur humaine.
Toutes les rues ne sont pas éclairées, j'avais oublié. On a un beau lampadaire près de notre entrée mais sorti du joli cercle de lumière, c'est un autre monde. On part à gauche, on contourne le bout de la rue, à gauche à angle droit et la prochaine à gauche à la même distance, on doit tomber sur la base de repos Jemtchoujina Olkhona (à ce moment là, je ne connaissais pas son nom). Pas besoin d'être un expert en course d'orientation. Mais les rues sont longues subitement quand on est à pied ! Cette petite rue parallèle à la notre est complètement dans l'obscurité. Le ciel est magnifique, constellé d'étoiles. Pas de lune. C'est un chemin en terre avec des trous par ci et de la glace par là. Je glisse dans le noir et me retrouve légèrement en contrebas, un arbre au milieu du chemin délimite deux hauteurs de chaussée. Original. Attention ! Heureusement que l'on ne sort plus sans son téléphone portable - les écrans sont si lumineux qu'ils nous permettent de lire les quelques numéros présents sur les barrières ou clôtures et éclairent accessoirement le chemin réfléchissant, blanc de neige. Nous sommes à l'arrière des maisons - disons plutôt terrains car elles ont toutes une cour ou un jardin et sont parfois composées de plusieurs bâtiments (rappelez-vous l'article "De la glace au désert"). Donc aussi bien sur notre gauche que sur notre droite, on devine ces grandes parcelles. Ça y est ! Je reconnais l'arrière de notre gite. Alors de l'autre coté de la chaussée... non rien ! C'est un terrain - assez vague - avec au loin une maison. Même si je criais, personne ne nous entendrait. Aucune lumière, ce serait surréaliste que quelqu'un vienne nous attendre ici, je ne vois pas de porte d'ailleurs. Nos téléphones ne passent pas et il n'y a pas de wi-fi. Il n'y a qu'à Moscou où on peut trouver du wifi dans la rue ! Mauvais plan, au sens propre ! Et le froid nous pénètre...
Demi-tour, il n'y a pas d'autres solutions et si on a le courage, au lieu de prendre à droite pour rentrer à notre base de repos Lada (à ce moment là, je ne connaissais pas son nom non plus - c'est ça d'être pris par la main par une agence, même locale), nous irons à gauche chercher la rue suivante, aussi loin qu'étaient l'extrémité des parcelles que nous avons pu deviner dans le noir. Allez ! On y va, on a la vodka et on doit récupérer les patins à glace pour demain. Si j'osais, je prendrais une petite rasade pour me réchauffer. Mais je n'ose pas. La rue suivante est éclairée. Ça fait tout de suite grand luxe, de la lumière. Les rues lumineuses au loin qui se détachent dans la nuit sont féeriques. Il faudra revenir avec un appareil photo.
Il fait en deçà de -10 degrés et nous ne sommes toujours pas plus habillés que quand nous sommes partis. Chaque numéro de la rue s'étale en longueur. Je vois enfin un beau portail en bois avec un inscription gravée au dessus, ce pourrait bien être le gîte recherché ! Numéro 25-2. J'ai été bien inspiré de demander à Isa le numéro mais je l'aurais été encore plus en demandant le nom de la rue et en vérifiant notre adresse. On n'est jamais assez prudent. Une grande cour comme d'habitude avec plein de baraquements. Heureusement quelqu'un ! Les Français, ah oui, là-haut ! Un bel escalier en bois et nous voilà ! Mais qu'est-ce que vous avez fabriqué ? On serait mort de froid si on vous avait attendu dehors ! Pas lol.
Le village de Khoujir, la nuit, sur l'île Olkhone.
Nos amis sont avec leur guide, c'est cool d'avoir des nouvelles de la glace plus au nord sur le lac. Nous n'avons pas eu le temps d'aller si loin. Les crevasses sont plus spectaculaires quand on avance dans la grande mer. A y regarder de plus près, on parle de petite mer mais pas de grande mer dans les ouvrages consacrés au lac Baïkal. Irina Muzyka et Philippe Guichardaz précisent dans "Baïkal Mer sacrée", éditions "Pages du monde" : 

Dans sa partie occidentale, balayée par les vents dominants, la glace nue, parfaitement transparente, semble, malgré son épaisseur, aussi fragile qu'une vitre. Dans sa partie orientale la neige recouvre souvent la glace. Les surfaces planes ne s'étendent pas à l'infini. Les conducteurs des aéro-glisseurs connaissent bien les torossy, qu'ils sont obligés de contourner. Ce sont de véritables barrières de glace, le plus souvent de quelques décimètres de hauteur, mais qui peuvent dépasser 1,50 m et parfois atteignent 10 à 12 m. Redoutables également, pour la circulation automobile cette fois, les stanovyé chtchéli, crevasses, d'une largeur de 0,50 m à 2 m, peuvent atteindre 4 m. Les unes et les autres proviennent des variation de température de l'air, qui font se contracter ou se dilater la glace. Dans le premier cas, il y a formation de crevasses, dans le second, de barrières de glace. C'est en mars et avril, lorsqu'alternent les périodes de gel et de dégel que les phénomènes les plus spectaculaires se produisent. Des amoncellements de 20 à 30 m de hauteur peuvent se former lorsque les mouvements de glace rencontrent des obstacles. [...] Sur  le Baïkal, comme dans nos montagnes, les crevasses, quand elles sont masquées par la neige, ne sont pas toujours décelables.

Sylvie nous racontait dans la journée que, l'année passée - oui, c'est une récidiviste -, son chauffeur Igor - un grand chauffeur du Baïkal - s'était soudainement arrêté alors qu'ils roulaient sur la glace. Quelque chose lui passa par la tête que personne ne vit. Il sortit sa chignole, descendit de la voiture et fit un petit trou. Il remonta tranquillement au volant. Tout va bien dit-il en maître des éléments, ne laissant rien paraitre. Il avait déjà enclenché la marche arrière et filait aussi vite qu'il le pouvait, à rebours. L'épaisseur de la glace qu'il avait mesurée n'était que de 20 centimètres !  Pascal, qui venait de passer un mois ici, avait dit à Marc de ne jamais lâcher la poignée de la portière. Ambiance. Quant à la vodka brune du Baïkal aux pignons, je vous la conseille !
Le lendemain, on va au sud de l'île à la recherche d'une baie tranquille et bien lisse, idéale pour patiner. On a laissé Sylvie qui est partie avec un guide - celui d'hier soir, le Baïkal est petit ! - traverser le lac dans toute sa largeur pour aller en Bouriatie jusqu'à Oulan-Oudé. C'est sympa ce matin nous roulons un peu sur l'île, sur la terre - ça change. Nous allons au sud de Khoujir par la route utilisée l'été pour venir au village. Je reconnais les lieux, ça fait plaisir de se repérer, une impression fugitive d'être chez sois. Il y a beaucoup de maisons en construction, c'est étonnant ; 100% bois évidemment.
Nous arrivons sur la glace, traversons une première baie et remontons sur la rive, de l'autre coté. La terre est ferme, le passage est régulièrement emprunté, la piste est bien marquée. Ça monte et ça devient montagneux. On va vers le trident, un pic naturel. C'est étrange de se retrouver si vite en altitude, on s'habituait à ce monde de glace toujours plat et à devoir lever la tête pour regarder le paysage. Quel joie de grimper sur les rochers, de monter tout en haut rapidement. Par contre quel vent ! On ne va pas s'éterniser au sommet !
On retourne sur la glace, nous sommes seuls, c'est comme une grande plage privée. Mais nous allons sur l'eau et restons vêtus. Tout est lisse et strié de mille zébrures, comme une immense toile d'araignée prise dans la glace. Certaines rayures sont plus larges, plus blanches. La ligne dessinée se mue en creux peu profond mais comblé par la neige. Le vent a nettoyé toute la surface au niveau des bords de glace, a arasé les fissures enneigées. C'est éblouissant. Il n'y a pas deux mètres identiques et ça se répète sur des kilomètres dans toutes les directions. Avec sur la tête un bonnet recouvert d'une capuche, nous ne sentons pas le vent. On doit pouvoir passer des jours à marcher sur ce miroir aux milles visages. C'est artistique, géométrique et aléatoire. La palette de couleurs est réduite par contre, du blanc du noir avec des reflets verts et bleus dans la matière plus ou moins épaisse, plus ou moins éclairée. Un peu de jaune-brun quand le fond se rapproche et qu'il ose apparaître par transparence. Des fils blancs sans fin mais durcis et cassés se dessinent sous nos pas. Les lignes sont brisées et jamais courbes. Elles s'épaississent pour donner naissance à un drapé qui parait flotter, se balancer dans le courant comme porté par une brise légère. Un voile fin de mariée qui nous invite à la rêverie ; à moins que ce ne soit un voile sur une radio des poumons qui nous arrête. Des cassures alors qu'aucun morceau ni ne bouge ni se s'enlève. Quel mystère se cache donc ici ? Là, des gaz ont été pris dans la glace qui se retrouve constellée de bulles blanches, plus ou moins grosses, stoppées dans leur progression vers la surface. Le temps est suspendu. On ne serait pas surpris de voir un mammouth figé en pleine course, conservé intact sous nos pieds - surtout quand on sait que la Sibérie regorge de ces pachydermes dans son permafrost. 

Mais sous ce petit mètre de glace, l'eau coule. Alors l'on se plait à imaginer un poisson, un banc de poissons. Ils sont passés si vite mais je les ai vu ! Et comme le temps n'a plus de prise sur nous, c'est maintenant une ombre géante qui nous apparaît. Et la transparence ne laisse pas le doute planer, il nage lentement ; ce n'est pas un mégalodon, restons calme, mais ce peut bien être un dunkelosteus ou un ichtyosaure. Protégé par la glace comme par un écran de télévision, tout devient aussi vrai qu'irréel. On chausse les patins. Pas besoin d'un seul mouvement, le vent nous pousse et l'on glisse en douceur. Et l'on écarte les bras et l'on vole au dessus de l'eau comme un oiseau. Ici dans cette baie, pas de grand boum, pas de craquement effrayant. Je remonte le vent pour m'assurer que je suis maître de la direction dans laquelle je veux aller - il ne faudrait pas jouer au véliplanchiste débutant et ne pas pouvoir remonter le vent ! - et je me laisse remporter. Je peux même patiner ainsi en arrière, c'est grisant. Seul petit risque, les fissures qui peuvent avoir la largeur de la lame du patin et bloquer brusquement ma progression. Je vais privilégier la marche avant. Avec nos yeux qui ne sont que d'un coté de la tête, nous ne sommes pas aidés ! Quoi ? Le Ouaz repart ? Combien de temps, d'heures, de jours avons-nous passés ici ?




mercredi 6 avril 2016

Des CRAC et des BOUM

"Lac Baïkal", photo au large de Listvianka
Repas au gîte, simple mais pas ouf comme diraient nos ados. Le plus décevant c'est le matin : jamais de cacha alors que l'été, quelques mètres plus loin, ça avait été une découverte réjouissante pour les papilles. En petit-déj, fromage, saucisson, confiture et gâteau maison, correct sans plus. Je regrette chez Igor. Passons à la glace !
Nous longeons la côte nord dans notre Ouaz et nous arrêtons à 3 ou 4 reprises à coté des falaises les plus spectaculaires, avec de petites grottes et de la glace plus ou moins brisée, éclatée, lisse, striée. Des stalactites sous les rochers et surtout, selon l'humeur du vent et des nuages, une lumière vive faisant ressortir les bleus et le vert de la mer et de la glace (oui je sais c'est un lac, mais vous verrez quand vous viendrez...), faisant ressortir les grandes ombres des roches ; ou une lumière plus grise, moins flatteuse, qui oblige à chercher un angle particulier, un angle digne de la beauté de ce site.
"Lac Baïkal", photo à Khoujir, île Olkhone

Au fil des semaines hivernales, les vagues, qu'on devine se casser sur la roche comme sur toutes les côtes du monde, se sont formées sous une fine couche de glace qu'il a été facile de rompre puis le froid est devenu saisissant et selon la force des vents et des mouvements sous-marins, la glace n'a pas été réduite en poussière mais a été fendue, brisée en plaques plus ou moins grosses. Le phénomène se répète jour après jour et plus la température chute la nuit significativement, plus la surface résiste et prend sa forme définitive pour la partie la plus froide de l'hiver. La surface gelée bien lisse est due à une absence de vague et à un grand froid simultanés. 

Mais parfois je ne suis pas attiré par la côte et son amas de brisures de glaces mais par le large. C'est le cas près du cap où la glace forme de petits monticules, des petites barrières le long de lignes brisées pour laisser ensuite place à une étendue lisse et cela se répète à perte de vue entraînant le marcheur vers le grand large comme le saharien qui franchit les dunes les unes après les autres pour voir au delà, pour voir si l'infini existe. Comme le marin... Mais soudain : BOUM ! Un coup de canon ! On m'avait prévenu la veille que la glace qui travaille tonne littéralement comme le tonnerre. Et le coup se répète. Il est vrai que je suis éloigné du bord et des véhicules. Plusieurs Ouaz sont arrêtés au même endroit près de la falaise. Ma chaussure glisse sur un pan de glace incliné alors que l'autre pied est déjà lui aussi sur une autre plaque inclinée différemment. Mes deux mains tiennent l'appareil photo, je suis pris en défaut de vigilance, mes crampons-ressort ne peuvent plus rien pour moi. Dur de regarder ses pieds quand tout, autour de sois, appelle le regard ; je chois sur les fesses ! Le buste n'est pas parti en arrière, pas de mal, pas de casse. J'accélère imperceptiblement mon pas pour rejoindre la terre, un peu plus au nord où la glace semble différente. Je laisse derrière moi les coups de canon, pas fâché. J'ai tout de même l'impression qu'ils me regardent ! 
Impression de mirage. Il y a du soleil, je vois de l'eau sur la glace sans que jamais mon pied ne rencontre de liquide. Au pied de la roche, un bel amas de glace de plusieurs mètres de haut. Cette fois c'est un gros CRAC qui me fait sursauter. Décidément je crois que j'ai envie de rejoindre le reste de l'équipe !
En fin d'après-midi Iris et Sylvie sont partantes pour un tour en chiens de traîneaux. On ne sait pas encore si c'est sur glace ou sur neige, s'il s'agit de conduire soi-même l'attelage ou de rester sagement assis. Nous nous rendons sur le site en véhicule. On se rapproche de la forêt après avoir quitté la glace. Ambiance de nature sauvage séduisante mais la neige laisse place à la terre à beaucoup d'endroits. Ce n'est pas un bon présage pour la sortie prévue.
Un seul traîneau est attaché ; par l'arrière à un arbre et devant, à l'extrémité de l'attelage, à un piquet métallique planté dans le sol. Il ne risque pas de s'envoler ! Mais les 8 chiens arrivent les uns après les autres (non, pas tous seuls, ils sont solidement tenus !) pour prendre leur place. Ils aboient, tirent sur leur attache, se débattent ; ils sont déchaînés (c'est une façon de parler, ils sont encore bien sûr attachés). C'est clair que le touriste concerné par la sortie va sagement s'asseoir et que c'est leur maître qui va tenir la barre. A peine détaché, le traîneau s'envole au milieu des sapins. C'est sur une des photos que je découvrirai que les deux derniers chiens sont tombés l'un sur l'autre au départ mais ils se sont redressés si vite que je n'avais rien vu. Ça ne gêne pas les bêtes qu'il y ait peu de neige. Par contre, pour les passagers - qui attendront leur tour une demi-heure (la météo est si clémente que les chiens ne peuvent pas courir une heure, ils ont trop chaud) -, les soubresauts sur les chemins seront douloureux surtout après la double ornière, au cœur de la forêt. Le corps décolle du siège et le coccyx dérouille à l'atterrissage. Le confort est très sommaire. La barre dans le dos laissera également un souvenir désagréable à une des clientes. Le plus épique témoignage est celui de Sylvie. 
Après un virage dans la forêt, une vache apparaît, tranquille, sur le coté droit. Le passager se tient de ses deux mains aux barres métalliques de part et d'autre du matelas de mousse sur lequel il est assis. Les chiens donnent tout ce qu'ils peuvent, ils n'écoutent pas les cris du pilote, à droite, à gauche... Soudain, brusquement, ils stoppent, exactement devant le ruminant. L'homme et la femme n'ont pas le temps d'ouvrir la bouche que les canidés sautent à la gorge du bovin qui n'a d'autre alternative que d'en piétiner plusieurs. Le maître est maintenant devant ses carnivores - on ne saura pas s'ils ont trop attendu leur repas ou si un instinct sauvage les a subitement possédé - et il essaye de démêler l'attelage, comme après une bataille. Les animaux ont la peau dure, pas de victime. A peine a-t-il terminé sa tâche que les bolides s'élancent sans que le conducteur n'ait eu le temps de se placer, debout, à l'arrière du traîneau. La passagère pour un cri pour le faire réagir, il saute à la place qui est la sienne et la balade se termine, devant le chenil dominant le lac avec ses montagnes en arrière plan. 
Epilogue : Pendant ce temps, ignorant tout des événements que renfermait la forêt d'Olkhone, nous fûmes invités à boire un thé aux herbes du Baïkal dans une des baraques du chenil. Et de découvrir le chenil lui-même. Des chiots adorables, tout poilus, doux et calmes. On ne peut pas tous les approcher. Certains, plus foncés, sont derrière un grillage. Il est vrai qu'au pied d'un arbre, derrière les premières maisons du chenil, un canidé particulier est attaché. Lui est seul alors que les autres sont en groupes même s'ils ont une attache individuelle. Les autres tirent sur leur corde pour nous approcher quand nous passons à proximité. Celui-là non. C'est le seul à ne pas avoir de niche. Il se lève tout de même à notre approche et, sans un bruit, décrit des cercles dans la limite de la longueur de sa chaîne. Il n'est pas blanc, gris aux yeux bleus comme la plupart des autres pensionnaires. Il a des pattes plus fines, un long museau, il est brun, un regard doux et il n'aboie pas quand les autres hurlent. C'est un loup. Une louve plus précisément. Une louve qui sert aux éleveurs à faire des croisements pour donner naissance à des bêtes plus résistantes !

(à suivre)