Rencontre avec un homme remarquable, un héros ordinaire, notre héros car nous avons pu lui parler : le cosmonaute Vladimir Nikolaïevitch Dejourov.

Ceci n'a pas empêché nos ingénieurs de nous concocter des bagages de survie en mer, en jungle, en désert dans le cas où le lieu de notre atterrissage retour ne soit pas contrôlé. Ainsi, pendant les années de préparation au vol spatial, nous affrontons, comme des commandos militaires parachutistes, les environnements les plus hostiles de notre planète. A ces entraînements de survie, nous ajoutons des années d'apprentissage du matériel de commande des vaisseaux que nous aurons à piloter et à réparer. Tout ou presque est ou sera automatique mais en cas de dysfonctionnement quel qu'il soit, il sera impossible d'appeler un réparateur, nous ne pourrons compter que sur nous-même. Nous pouvons avoir toutefois l'assistance de notre doublure sur terre qui peut essayer de reproduire en simulation les problèmes que nous rencontrons pour nous apporter, avec si besoin les équipes d'ingénieurs, des conseils. Nous sommes toujours deux à nous préparer exactement de la même manière sans savoir à l'avance lequel sera sélectionné ; ce sera fait en fonction de nos forces physiques et mentales respectives le moment venu. L'équipement est maintenant en double également afin de palier à une défaillance pouvant mettre en péril la mission. Et la Cité des Etoiles, comme l'a baptisé Gagarine, près de Moscou, nous permet de vivre avec nos familles et de nous entraîner sur des répliques hier de la station Mir, aujourd'hui de la Station Spatiale Internationale. En piscine, dans un grand bassin, nous pouvons simuler l'apesanteur pour faire des réparations à l'extérieur des modules. De grands bâtiments nous permettent aussi de recevoir tous les enseignements théoriques nécessaires.

Les médecins nous prennent en charge dès notre arrivée, contrôle notre santé et notre capacité à nous réadapter à la vie terrestre. Après tous ces mois passés dans l'espace, je me couche, le médecin pose un drap sur moi et voilà que j'étouffe, je ne peux plus respirer, la cage thoracique comprimée comme par une plaque de béton. Ensuite, je vois qu'un téléphone a été installé dans notre chambre, je décide de donner des nouvelles à ma famille. Je saisis le combiné mais impossible de le soulever. J'essaye à 2 mains, de toutes mes forces, impossible ! Ils ont vissé le téléphone, ces andouilles, c'est une blague ! J'appelle le médecin.
- Tu sais que nous avons le téléphone, il est là, on doit pouvoir appeler la Russie, vas-y, utilise-le !
Je ris en moi-même et guette sa réaction. Il s'approche du guéridon, tend le bras, pose sa main sur le combiné, décroche, compose le numéro et parle en russe avec sa famille pendant un temps qui n'en finit pas. Alors, ça marche !? C'est moi qui...
Il m'a fallu plus de 4 mois pour récupérer ma force.
Si les extra-terrestres débarquent, notre pesanteur sera notre meilleure défense. Je n'ai jamais vu ça au cinéma, c'est étrange...
1 commentaire:
C'est une très bonne idée de nous faire partager ces tranches de vie Russes ! Ha, ha, ha, trop amusant cette histoire de visas pour les Russes de retour sur terre sur le sol américain ! Il serait bon que les hommes prennent du recul ou plutôt de la hauteur !!!
Incroyable aussi mais compréhensible ce temps de récupération qu'il faut aux cosmonautes pour retrouver leurs forces !
Bon retour en France dans pas long, les vacances de Noël approchent,
Grosses bises à tous !
Anne & Co (Oui, oui, je suis toujours le blog avec grand plaisir....)
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