vendredi 27 septembre 2013

Petit dej et Malako

Bon ça fait déjà une virée qu'y'en a pas donné de nouvelles. Je ne vais pas dire une paye, je n'en ai plus. Pas contre les dépenses, ça, ça y va ! Aujourd'hui le médecin a reçu 8000 roubles. Faut dire que tout le monde s'est couché sans manger sauf moi, ça sentait la gastro hier soir, avec tremblements et fièvre. Coup de froid, virus ?
Heureusement que je suis sorti de ma bronchite pour assurer le lever à 6h30 et prendre le métro avec Daphné (après une semaine au chaud avec fièvre tout de même). Ce matin elle voulait être malade pour rester couchée comme ses sœurs et comme sa maman, ce soir elle regrettait ces paroles et aurait préféré ne plus trembler.
Le célèbre chauffage municipal moscovite a démarré, célèbre car il chauffe tellement qu'il faut ouvrir les fenêtres pour refroidir les logements. Mais pas de chance, chez nous, il est tombé en panne dès le deuxième jour, pendant 2 jours. Il vient de reprendre ce soir même.
Pas très exotiques les nouvelles, les mêmes virus ici que dans le terroir franchais. Sauf que nous, il a gelé la nuit dernière, que le matin on a 4 degrés et que nous n'apercevons pas le bout du moindre camion chargé de convoyer nos pull-overs, nos écharpes et nos manteaux. Douze degrés à la fin septembre qu'ils disaient à la météo !
Mais coté pluviométrie, on a battu tous les records depuis que l'on fait des relevés.
L'administration, la bureaucratie, on l'appelle comme on voudra, est ici véritablement kafkaïenne ! Si vous suivez les photos, vous voyez -d'abord- que je ne fais pas rien, je pense à vous, mais vous voyez aussi que j'ai rencontré Soljenitsyne. A l'improviste, un matin de bonne heure, après avoir déposé Daphné à l'école, on s'est croisé dans un monastère. Ca fou un coup, j'vous dis, juste tous les deux ! On s'est bu une chtite vodka...
Mais là c'est Kafka, ce n'est pas la même ! Je ne vais pas me plaindre, je le préfère à Poutine.

Ca a commencé en France quand nous avons eu besoin pour notre visa de courte durée, d'une invitation du Ministère des Affaires Etrangères. Si vous n'êtes pas invité, pas de visa. Mais si vous connaissez certaines agences spécialisées, vous payez et vous avez une invitation de complaisance. L'Administration russe est contente, il y a quelque chose dans la case invitation. N'importe qui peu rentrer ? Ça, ce n'est pas le problème de l'Administration.
Alors une fois en Russie, il nous fallait transformer ce visa de courte durée en visa de longue durée (une année seulement, imaginez !). Mais pour cela il fallait déjà une accréditation pour la journaliste de la famille, auprès du MID (le ministère évoqué plus haut). Quelques jours pour l'accréditation, quelques jours pour le visa longue durée. Après seulement, nous pouvons demander l'enregistrement auprès de l'administration, avec l'assistance du propriétaire pour valider que nous avons une adresse à Moscou et que nous y résidons. Da ! Sauf que nous avions 10 jours pour le faire et qu'ils sont tous tellement efficaces que nous étions maintenant à 12 jours !
Et alors évidemment, dans une administration, la durée d'obtention d'un quelconque document par un autre service n'est jamais une excuse. Nous seuls sommes responsables. Et nous sommes donc en situation irrégulière... Et la dame appelle le chef qui finit par nous renvoyer vers le service d'immigration. Le représentant de notre propriétaire, qui -lui- est en France, était dans ces petits souliers. Moi je n'y étais pas, c'est la radio qui gère ça avec une personne qui connait pourtant toutes ces tracasseries.
C'est alors que Rita a eu un éclair et est retournée voir la personne qui s'occupe des invités du MID et qui avait traité notre dossier (c'est hors procédure, on n'avait pas le droit de repasser par la case départ). Et là, elle n'a pas rencontré un service administratif mais un être humain qui lui a fait le papier rapidos, sans rien demander en échange ! Ça aussi c'est l'Administration : la loi de l'arbitraire. Car ce que je n'ai pas dit, c'est que ce système kafkaïen n'est fait que pour vous soutirer des milliers de roubles à chaque étape. Le système vit en autarcie, il faut des taxes pour que la bête puisse continuer de manger et de grossir.
Donc c'est fini ? Ah, non ! Le but était de faire rédiger un acte de procuration, notarié, pour que le déménageur puisse faire son travail de déménageur et nous apporter nos affaires. Donc on va voir le notaire. Mais, vous n'avez pas fait traduire vos passeports ? Au revoir.
Une fois les passeports traduits (le visa collé dans les passeports est pourtant en russe), le sois-disant notaire ne peut rédiger l'acte si nous n'avons pas un traducteur ! Non pas un russe ou un russophone mais un traducteur assermenté. Vous voyez que la bête fait vivre du monde même en dehors de son antre.
Au final on a notre papier, une jolie feuille A4 aux bords dorés. Sinon, nous avons passé notre temps à faire des photocopies, à chaque étape, des passeports, des visas, des petits papiers de 5x10 cm donnés par la douane -surtout ne pas les perdre-, puis des enregistrements, puis des Kartochka. A quoi servent tous ces documents ? A rien pourquoi ?
Et alors le déménageur français nous dit qu'il a tous les documents. Non, c'est fini le cauchemar ? Le lendemain, le déménageur russe nous dit qu'il lui faut l'acte notarié original. Mais on ne va pas leur donner quand même ? S'ils le perdent ? Je vais y aller. Où c'est ? Oh la la. Au bout du métro, une heure de marche, de quoi se perdre pour de vrai (en plus avec ma fièvre...). Alors nous faisons appel à un coursier. Quelques heures plus tard, ou le lendemain je ne sais plus, un appel sur la ligne fixe, un homme commence à hausser le ton, Muriel lui raccroche au nez après lui avoir expliqué sans succès qu'elle ne comprenait pas ses propos. Lisa nous sauve en rappelant le coursier dont elle avait le numéro : ce n'était pas lui, notre document est bien arrivé !
Depuis, vous croyez que quelqu'un aurais pris la peine de nous dire que les taxes ont été payées, que les camions sont partis, qu'ils doivent arriver tel jour ? Ca existe pour de simples  enveloppes, le suivi en ligne mais pour un déménagement international qui coûte une fortune non ?
Vous savez tout. Rien n'a bougé pourtant nous n'arrêtons pas. Devenir fou, je ne sais pas, je ne me sens pas prêt mais toujours est-il qu'on a tous été, ou qu'on est encore, malades !

Ce n'est pas pour cela que nous pensons à Malakoff tous les matins mais parce que le lait ça ce dit Malako ! Et la pomme Yablaka, ça va bien ensemble, surtout en jus au petit dej.
Et le pain et le miel, j'adore leur sonorité plus dure : Rhlieb et Miod.



6 commentaires:

Anonyme a dit…

Ah là, là, l'administration russe ....Il faut en avoir de la patience et des roubles !!!! Merci encore de ce rapport "kafkaïen" ! On est pas trop surpris cependant ... On espère que la garde robe d'hiver va vite arriver et que les désagréments vont se dissiper ! Bon courage à tous !

Grosses bises

Anne Elbin

Anonyme a dit…

Salut à vous camarades...
Merveilleux ce blog, plein de bonnes et mauvaises choses, il faut continuer.
Courage
Catherine

Anonyme a dit…

et ben dis-donc, moi qui voulais aller en Russie, ça m'a coupé l'envie !
Au fait, j'attends toujours la validation de ma DCE ... ;o)
Amitiés
Gilles F.

françoise g. a dit…

Bon rétablissement à vous tous, qui ne saurait manquer d'arriver, comme le camion de déménagement, les vêtements d'hiver... et sans doute l'habitude de composer avec cette administration qui fait peur !
On s'en plaint souvent en France, mais à te lire, nous sommes dans un pays d'une confortable simplicité !
Bises
françoise g.

Unknown a dit…

Vous avez tous bien du courage car il y a de quoi peter un câble . Finalement heureusement que tu n'as pas de travail la bas pour t'occuper de toutes ces tracasseries. Bise et courage

Unknown a dit…

Oulala.. j'espère que ça va mieux depuis vendredi côté santé! COURAGE !!!
Céline

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