mercredi 11 mai 2016

Bichkek

Quand on parle du Kirghizstan, on a tendance -depuis l’hexagone- à s'embrouiller. Kazakhstan, Ouzbékistan, Tadjikistan, Turkménistan, Afghanistan, Pakistan et Kirghizstan sont dans un mouchoir à l'est de la mer Caspienne et de l'Iran, au nord de l'Inde, à l'ouest de la Chine et au sud de la Russie. Le mouchoir n'est pas de poche car il fait en superficie plus de 8 fois la France (dont 4 fois pour le Kazakhstan, le plus grand, au sud de la Russie) et la population totale du mouchoir fait plus de 4 fois celle de la France (dont près de 3 fois pour le Pakistan). Si l'on écarte les 2 pays les plus au sud qui font malheureusement régulièrement la une de l'actualité (attentats talibans), les autres sont plutôt tranquilles, tenus par des régimes forts, voire très forts et on y parle encore le russe même si son enseignement n'est pas forcément obligatoire depuis la fin de l'URSS - 1991 est l'année de leur indépendance. Le Kirghizstan est devenu le plus démocratique de cette bande des "stan", nous en reparlerons.
Alors leur associer sans fautes les noms des capitales Astana, Tachkent, Douchanbé, Achgabat, Kaboul, Islamabad et Bichkek est chose impossible pour un Français !


Samedi 30 avril 2016, 4h30, réveil ! A 8h l'avion doit s'envoler mais à 8h30 on nous renvoie porte 5 pour raisons techniques. A 10h on finit par décoller. Quatre heures plus tard, nous perdons de l'altitude et sous nos yeux tournés vers le hublot s'étale une multitude de champs très verts, quelques petits villages, des chemins, des routes assez étroites. Tout est calme, on ne voit presque aucun mouvement. Nous nous posons à Bichkek, capitale du Kirghizstan, à 17h. Trois heures de plus qu'à Moscou. Il est trop tard pour nous rendre au grand marché de la ville. Alors qu'à Moscou les arbres n'ont pas encore de feuilles, ici tout est très vert. Et il fait grand soleil, on se croirait en plein été !

Les bâtiments sont gris, de l'époque soviétique. Les boutiques sont recouvertes de publicités, plus criantes les unes que les autres. Ca donne une impression d'absence de réglementation ; l’esthétique semble n'être la priorité de personne. La dernière route que nous empruntons est complètement défoncée, il faut rouler au pas. Mais Mourat est un chauffeur d'expérience et prudent ! Nous logeons chez l'habitant. Le quartier est d'apparence assez pauvre, des travaux au milieu de la chaussée - elle est complètement éventrée - donnent un air d'abandon car il n'y a aucune trace d'ouvriers ou d'une activité quelconque (j'apprendrai plus tard que la semaine comporte plusieurs jours fériés et qu'elle est chômée pour beaucoup, ceci expliquant peut-être cela). Un grand portail en fer forgé s'ouvre, une femme élégante vient nous recevoir. Notre hôte a un petit jardin magnifique. Des iris en fleur, une table et des chaises au milieu d'une herbe grasse, des plantes grimpantes et des chemins de pierre agrémentent ce espace sur 3 cotés de la maison. Une grande chambre avec 4 lits nous attend. Une salle de bain avec wc est à notre disposition. Nulle part ailleurs nous ne rencontrerons ce raffinement. 
Nous allons faire un tour en ville voir la grande place et les rues principales. La température a déjà bien baissé. On aperçoit les 4 hauts minarets blancs d'une grande mosquée. Tiens, ici un cirque dans un beau bâtiment en forme de soucoupe volante ! C'est bien russe ça : цирк ! Nous finissons la soirée dans un bon restau de Bichkek : Tchaïrana. La viande est épicée, il y a du piment sur la table et l'on nous sert une grande corbeille de petits beignets en apéritif ; ils sont carré et on peut en mettre un en entier dans la bouche. Je crois que ce séjour ne sera pas trop compliqué coté alimentation ! Nous sommes avec Ilichbek, un guide francophone très à l'aise dans notre langue sans pourtant avoir jamais mis les pieds en France. La langue kirghize est différente du russe et de l'ouzbek mais s'écrit en cyrillique (enrichi) alors que leur voisin de l'ouest a adopté l'alphabet latin. Et oui, les idéogrammes ne sont pas l'apanage des Chinois et le cyrillique n'est pas réservé aux seuls russes, il va falloir s'habituer !
Un livre d'art kirghiz, sur la table du salon jouxtant notre chambre, dénonce tous les à priori culturels que j'aurai pu avoir à la vue de la vie simple des gens que nous rencontrons et allons rencontrer ; de nombreux artistes sont représentés à travers des œuvres très modernes, en peinture principalement mais aussi en photographie. Allez, au lit ! Petit dej à 8h !


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