vendredi 17 mars 2017

L'Inde communiste

On peut avoir besoin de soleil quand l'hiver s'éternise à Moscou mais la surprise, c'est de décider d'aller en Inde et d'y rencontrer des affiches de la célébration du centenaire de la révolution russe bolchévique, affiches invisibles à Moscou tellement le concept de révolution fait peur au pouvoir en place, toujours avide de partager les richesses du pays entre un petit cercle d'individus en oubliant ceux qui travaillent jour et nuit pour avoir à peine de quoi manger.
Pourquoi l'Inde me direz-vous ? On peut trouver du soleil un peu moins loin certainement. Mais nous voulions partager ce voyage avec Garance, qui ne pouvait venir avec nous à cette période et qui doit aller dans cette région l'été prochain. L'Inde du sud, cela reste un territoire très étendu. Je voulais éviter les grandes villes du nord confrontées à trop de misères de rue - conscience du bon père de famille voulant protéger ses enfants - tout en nous évadant dans une nature sauvage et inconnue. Alors, en route pour le Kérala ! 
Plantations de thé à l'infini, sur toutes les collines de la région de Munnar.
Heureusement, les éléphants sauvages de la région n'apprécient pas les feuilles de thé !
Une partie du voyage s'est déroulé dans la montagne, au milieu des plantations de thé. Quelques chiffres et explications : le théier est taillé tous les 10 ou 20 jours selon la saison, ce qui donne un paysage très propre et ordonné, comme un immense jardin à la française. Seules les nouvelles pousses sont récoltées. C'est un travail essentiellement dédié aux femmes ; elles doivent couper 24 kg de feuilles dans la journée pour toucher le salaire de base de 5000 roupies (70 €). Mais elles parviennent à couper jusqu'à 40 kg, six jours sur 7. Les hommes travaillent dans les manufactures. A partir du même plant, on peut produire du thé blanc, du thé vert et du thé noir.
Mais sortis des cultures, on retrouve l'Inde colorée des saris et de sa circulation dense ponctuée de coups de klaxon. Agitation et sérénité. Les piétons semblent intouchables et marchent sur la chaussée sans s'inquiéter. Nous avons peur pour eux. Et que dire de cet ouvrier en train de peindre une ligne blanche au milieu de la circulation, à genoux, sans protection ni signalisation ! Et cette chance de croiser sur notre route un marché au boeufs, viande consommée dans le Kérala, à la différence de beaucoup d'autres Etats indiens.
Avant de nous plonger dans la mer d'Arabie, au nord de l'océan indien, nous parcourons les backwaters sur un bateau incroyable, alliant confort et matériaux naturels. Nous passons une nuit sur l'eau, dans un calme idyllique, si éloigné de l'image que peut véhiculer ce pays très peuplé. Nous longeons des rizières. Comme me l'a dit un Russe, l'Inde est comme la Russie. Soit vous l'aimez, soit vous la rejetez. Et dans le premier cas, vous y retournerez !

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